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Brexit, aucun accord en vue

16/11/2020

La crise du Covid a relégué à l’arrière-plan le Brexit. Pourtant, les négociations sont toujours en cours. Retour sur une des plus importantes crises de la communauté européenne avec Birte Wassenberg, directrice adjointe du centre Jean Monnet et professeure en histoire contemporaine à Sciences Po Strasbourg, qui a animé un webinaire sur le sujet début novembre au côté de Frédérique Berrod, également membre du centre.

Birte Wassenberg est directrice adjointe
du centre Jean Monnet. Photo DR

Le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne le 31 janvier 2020, 9 mois plus tard où en sont les négociations ?

La fin de la période de transition à l’issue de laquelle il fallait trouver un accord en vue de réaliser un Brexit doux était fixée au 15 octobre. Il devait notamment permettre au Royaume-Uni de conserver une relation commerciale privilégiée avec l’UE et éviter l’instauration d’une frontière entre les deux Irlande. Mais les Britanniques n’ont cédé sur rien, les négociations sont toujours en cours et nous risquons finalement un « hard Brexit » s’il n’y a pas d’issue d’ici la fin de l’année 2020.

Quelles questions posent le Brexit ?

Il y des questions politiques d’abord. Dans le secteur de la sécurité et de la défense commune de l’Europe, mais aussi concernant la coopération policière et judiciaire. Côté économie, le pays va devoir renégocier tous ses accords commerciaux avec l’extérieur. Certains courants de pensées estiment que sur du long terme, les britanniques souhaitent refaire une complète restructuration de leur économie les rendant totalement indépendants de l’Europe. Enfin, avec la fin de la libre circulation, des questions sociales se posent. Comme celle du droit des travailleurs ou des étudiants. Les personnes d’origine britannique vivant dans un pays européen présentent aux webinaire hésitent à demander la nationalité de leur pays de résidence. Déjà lors d’un colloque en 2017 –donc avant le Brexit- une sociologue évoquait notamment l’identité déchirée de ces personnes.

Un retour en arrière est-il possible ?

La sortie est faite, il n’y aura pas de retour en arrière. Le Brexit n’est pas étonnant, depuis la construction de l’Europe, les Britanniques sont sceptiques. Il y a eu de nombreux discours utilisant des rhétoriques de la période d’avant la Première Guerre mondiale pour donner des éléments en faveur du Brexit et affirmer le Royaume-Uni comme puissance mondiale.

Le Brexit va-t-il faire des émules ?

Le Brexit est un élément d’une série d’évènements plus globaux dans la construction européenne. Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays à avoir eu envie de sortir de l’UE mais le désastre et la durée des négociations ont calmé plusieurs partis politiques d’autres membres de l’Union qui ont proposé cette option – y compris en France. Reste le risque d’une paralysie.

Propos recueillis par Marion Riegert