Projet Tiger, deux ans après, où en est la bataille contre le moustique tigre ?
22/09/2020
Financé par un programme Interreg V et composé de partenaires Suisse, Allemands et Français, le réseau tri-national Tiger vise à former et à fournir un appui scientifique et technique aux administrations et institutions publiques. Le tout, pour contrer l’expansion du moustique tigre, vecteur de maladies, dans l’espace du Rhin supérieur. Le projet prend fin en décembre, Bruno Mathieu, chercheur au sein de l’Institut de parasitologie et coordinateur du projet, fait le point sur les actions mises en place durant ses deux années de fonctionnement.
Crédit : Tiger, Nicolas HenonCartographie
Le site internet a été finalisé avec un outil cartographique interactif opérationnel depuis début 2020 disponible pour les partenaires associés et autres structures intéressées. Il permet de donner rapidement l’information de la présence ou de l’absence du moustique tigre et ainsi suivre l’évolution de sa situation sur le territoire du Rhin supérieur. Pour le moment, les données de 2018/2019 y sont intégrées, celles de 2020 sont actualisées au fil de l’eau. « Grâce à cet outil, nous avons pu constater notamment qu’en un an, l’espace colonisé par le moustique avait doublé à Strasbourg. »
Multimédias
Une partie photothèque a été développée, elle regroupe des photographies du moustique tigre et de ses gîtes. Une chaine Youtube, en lien avec le Facebook du projet, a également été créée. Coupelles, pots de fleurs, abreuvoirs d’animaux… Elle contient des vidéos de prévention présentant les différents gîtes larvaires de l’insecte.
Expositions et kits pédagogiques
Une exposition itinérante en sept exemplaires est disponible à la demande. « Elle fonctionne bien, et est notamment présentée dans les halls de mairies. Il y a aussi une partie kit pédagogique contenant des vidéos et du matériel expérimental destinés à être utilisés par les écoles dans le cadre des programmes scolaires. » Enfin, une clé interactive facilitant l’identification du moustique en présentant ses différentes caractéristiques est mise à la disposition des partenaires.
Bruno Mathieu est chercheur au sein de l’Institut de parasitologie. Photo MR
Côté recherche
Dans le cadre du projet, une thèse a été soutenue en Suisse sur la dispersion active du moustique tigre et l’aspect génétique pour déterminer les voies d’invasion. Une thèse est également en cours au sein de l’Institut de parasitologie sur l'arrêt temporaire du développement d’un autre moustique invasif en hiver et sa dispersion active à travers notamment l’évaluation de ses capacités de vol.
S’orienter vers les sciences citoyennes
« Le projet Tiger est orienté vers les administrations. Si de nouveaux financements le permettent, nous aimerions proposer une version tournée vers les sciences citoyennes et la lutte et élargir le territoire à la région Grand Est », souligne Bruno Mathieu qui précise que, pour le moment, il n’y a pas de suite officialisée. « Quoi qu’il en soit, nous allons continuer à faire vivre le site et les outils développés comme la partie cartographique interactive. »
Marion Riegert
Un projet peut en cacher un autre
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Un projet financé par l’Agence régionale de santé (ARS) et également mené par Bruno Mathieu en collaboration avec le Syndicat de lutte contre les moustiques du Bas-Rhin (SLM67), permet se s'intéresser plus spécifiquement à la ville de Schiltigheim, zone la plus colonisée par l’insecte. « Distribution de moustiquaires à installer sur les fûts de récupérateurs d’eau, apéros de sensibilisation des citoyens… Nous appliquons les divers outils et moyens de prévention développés au cours du projet Interreg auprès des particuliers pour en évaluer l’efficacité dans la lutte sur le domaine privé. Et ce grâce à la comparaison avec des relevés effectués en zone témoin. En parallèle, nous évaluons les moyens de lutte applicables sur le domaine public et dans les puisards de rue notamment », détaille Bruno Mathieu qui précise que les résultats seront connus en fin d’année. « Nous collaborons également depuis quelques années avec la société Soprema, particulièrement intéressée par le développement de solutions applicables sur le domaine public, comme pour les terrasses sur plots qui peuvent être des gîtes pour le moustique tigre. »
