L'actualité de la recherche

Des matériaux pour le stockage de l’information

21/05/2019

Série Prix espoir 2018. Emilie Delahaye, chargée de recherche à l’Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS) a été récompensée pour ses travaux sur la synthèse de matériaux hybrides (multi)fonctionnels. A terme, ses recherches pourront servir au stockage de l’information. 

Emilie Delahaye développe des composés
pour le stockage de l'information. Photo ED

La passion pour la chimie d’Emilie Delahaye commence rapidement. « Je voulais comprendre pourquoi les matériaux étaient colorés » confie la chercheuse. A son entrée à l’université, elle aime particulièrement les travaux pratiques et se passionne pour la chimie. « On dit souvent que les chimistes adorent faire la cuisine : c’est mon cas. Même si les recettes au laboratoire sont un peu différentes ! », souligne la chercheuse. Au fil de son parcours universitaire, elle se spécialise en chimie inorganique, avant d’être recrutée en tant que chargée de recherche à l’IPCMS en 2012.

La réception du prix espoir est « une forme de reconnaissance », déclare la chimiste qui ne s’y attendait pas. Il vient récompenser ses travaux de recherche portant sur le développement de réseaux hybrides fonctionnels. Ces derniers possèdent une partie métallique et une partie organique. Le but ? Créer des matériaux capables de combiner différentes propriétés et en particulier des matériaux pouvant présenter un « ordre magnétique » et « un ordre électrique ». Les applications futures sont en lien avec la problématique du stockage de l’information.

 

 

Représentation schématique de construction
de réseaux de coordination. Photo ED

La recherche façon super Cluedo

Pour obtenir de telles structures performantes, il faut réaliser des tests en combinant « plusieurs briques ensemble ». « On est à la recherche d’indices, comme dans un super Cluedo. C’est un jeu de piste », explique Emilie Delahaye. « A chaque nouvelle réaction, il y a une certaine excitation pour voir quel composé nous allons obtenir », s’exclame-t-elle. Pour l’heure, les matériaux développés à l’IPCMS présentes une partie des propriétés désirées mais « il faut encore modifier le design de la partie métallique pour obtenir l’association des propriétés souhaitées. »

Un autre aspect de son projet consiste à concevoir des matériaux luminescents pouvant trouver par exemple des applications en thermométrie basse température. Ce sont des composés capables de changer d’intensité lumineuse soit à des températures relativement basses pour des applications en métrologie soit à des températures biologiques pour des applications en nanomédecine.

Vanessa Narbonne